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Estimation : 100 000/120 000 euros. Mercredi 21 mars, salle 2 - Drouot-Richelieu. Mexique, côte du Golfe, culture Veracruz, classique tardif, 900-1200 apr. J.-C. Sculpture anthropomorphe de Xipe Totec, dieu des orfèvres et de la végétation, terre cuite, h. 81,5, l. 36 cm. La mort et la vie. La cosmogonie des Toltèques repose sur cette dualité suprême : pour nourrir et donner vie, les deux dieux principaux et d’autres divinités n’hésitèrent pas à se sacrifier, à fournir “l’eau précieuse”, c’est-à-dire le sang. Pour le bon fonctionnement du cosmos, et surtout l’assurance de bonnes récoltes grâce à la pluie, les Mésoaméricains honoraient un dieu à une date spécifique. Xipe Totec présidait aux cérémonies du deuxième mois, tlacaxipehualiztli, “écorchement des hommes”. Cela consistait à sacrifier un jeune guerrier, capturé et réservé pour cette célébration. Après lui avoir arraché le coeur, il fallait soigneusement le dépecer. Cette peau, souvent teinte en jaune et revêtue par l’officiant, se nomme le teocuitlaquemitl ou “vêtement d’or” ; la tête devait aussi être recouverte de la peau du visage du sacrifié. Grâce au dieu de la pluie de la nuit, le Quetzalcóatl (“serpent à plumes”), symbole d’abondance, daignait revenir assurer le bien-être des vivants et des morts. Cette statue figure à la fois la mort et la renaissance, avec une puissance telle que l’on oublie le sacrifice sanglant. N° 11 – 16 MARS 2012 – LA GAZETTE DE L’HÔTEL DROUOT - A. F.