Adjugé

287 500 Euros frais compris. Mercredi 21 mars, salle 2 – Drouot-Richelieu Mexique, côte du golfe, culture Totonaque-Veracruz, 550-900. Chaman debout, céramique à surface oxydée avec traces de peinture rouge, h. 127,3 cm. L’art précolombien écrivait un nouveau chapitre de cette spécialité en récoltant 2 026 556 Euros frais compris. Quinze enchères franchissaient la barre des 10 000 Euros et cinq celle des 100 000 Euros. Le plus haut résultat, 230 000 Euros, consacrait la sculpture reproduite. En céramique et représentant un chaman, elle appartient à la culture Totonaque-Veracruz, au bord du golfe du Mexique. Elle est remarquable autant par sa taille que par le masque que porte le prêtre, impressionnant avec ses orbites creuses démesurées, son bec d’aigle-harpie et ses trois ailettes ornementales. La culture classique de Totonaque-Veracruz avait pour centre El Tajin, près de Papantla, au nord de l’actuel État mexicain de Veracruz. Sculpteurs de pierre réputés, les Totonaques travaillaient également avec maestria la céramique, enchères à l’appui. La figure en terre cuite creuse brun orangé (h. 84,5 cm) représentant Xipe-Totec, dieu des orfèvres et de la végétation, ayant fait l’objet d’un encadré page 49 de la Gazette n° 11, était ainsi vénérée à 145 000 Euros, au-dessus de son estimation. Datant du classique tardif (900-1200), cette pièce appartient à la culture Veracruz. Plus ancienne et implantée dans la vallée de Mexico, la culture Tlatilco était également très à l’aise avec les arts du feu. En témoignent les 185 000 Euros d’un étonnant acrobate du préclassique moyen (1150-550 av. J.-C.) en céramique brun orangé à surface brillante (h. 39 cm). Le personnage à tête olmécoïde, typique de cette culture, se tient en équilibre sur son buste, le corps dressé avec une jambe venant s’appuyer sur sa tête, l’autre étant pointée vers le ciel. Ce type de représentation est des plus rares. Les Mayas se faisaient entendre moyennant 91 000 Euros, une estimation doublée, avec un sifflet de la période classique (550-950) de l’île de Jaina, en céramique beige portant des restes de couleurs (h. 24,8 cm). Il figure un guerrier debout cuirassé tenant un bouclier, le visage scarifié, la coiffe à triple panache de plumes projetant en avant une large couronne. Estimation dépassée toujours à 78 000 Euros pour un chaman masqué de la culture Colima de la période protoclassique (100 av. J.-C. - 250) en céramique bichrome, brun clair et rouge brique, en grande partie recouverte d’une oxydation noire (h. 41,5 cm). Il porte un masque animalier prognathe. La sculpture était dominée par les 160 000 Euros d’un pectoral anthropomorphe olmèque du Veracruz datant du préclassique moyen (1150-500 av. J.-C.) en serpentine vert clair tachetée de noir à surface brillante finement polie (22,5 x 19 cm). Il représente un profil de guerrier ou de prêtre, le crâne supportant un casque retenu par une jugulaire fixée sous le menton. La nuque est soulignée d’un large disque d’oreille en relief. Pour l’art du Guerrero, relevons les 50 000 Euros d’une représentation de temple à deux colonnes du préclassique ancien (300-100 av. J.-C.) en andésite gris-vert (h. 14,5 cm) Quittons le Mexique pour gagner le Pérou avec les 160 000 Euros obtenus par la massue-épieu mochica de l’intermédiaire ancien (531-665) ayant fait l’objet d’un Coup de coeur page 33 de la Gazette n° 11. En bois incrusté d’hématite, os, cuivre et coquillage, cette arme cérémonielle représente trois têtes de jaguar aux crocs puissants. Une urne funéraire anthropomorphe vers 1000 de basse Amazonie en céramique (h. 64,5 cm) doublait, à 82 000 Euros, son estimation. Elle représente un personnage stylisé assis, recouvert de motifs corporels géométriques brun-rouge se détachant sur fond beige. La tête fait office de couvercle. #LA GAZETTE DE L’HÔTEL DROUOT – 30 MARS 2012 – N° 13