ESTIM. : 220 000 - 280 000 €
Emile-Othon FRIESZ (1879-1949)

Les canaux d'Anvers, 1906 Huile sur toile Signée et datée en bas à droite Othon Friesz 06 100 x 81 cm Annotation sur le châssis: Les canaux à Anvers 1906, étiquette N°23 L'année 1906 marque un tournant décisif dans la carrière d'Othon Friesz. Regroupés sous l'appellation Ecole du Havre, Friesz, Dufy et Braque seront reconnus et considérés comme fauves à partir de 1906. C'est à Anvers précisément que la peinture d'Othon Friesz évolue. Accompagné de Braque, il y passe l'été 1906. Travaillant côte à côte, ils peignent l'animation du port sans négliger la silhouette de la ville, ou les canaux, qui témoignent d'une nouvelle liberté dans la couleur, posée tantôt en aplats, tantôt en touches légères et souvent arbitraire. Dans notre tableau, il privilégie une construction en trois parties où les horizontales sont accusées par la verticalité des arbres soulignés de cernes colorés ou noirs et de la flèche de la cathédrale. Le traitement des reflets dans l'eau est éblouissant. De retour à Paris en 1908, tandis que Braque élabore avec Pablo Picasso les fondements du cubisme, Friesz poursuit un naturalisme influencé par Cézanne et réalise des paysages et des natures mortes tout en conservant de sa période fauve l'énergie du trait et le goût affirmé pour la couleur et les contrastes forts (cf n° 18, Baigneuses). Guillaume Apollinaire qualifiait la peinture d'Othon Friesz de «tendre violence». Figure au catalogue raisonné établi par Robert Martin et Odile Aittouarès. Emile Othon Friesz L'oeuvre peint I. Paris, Editions Aittouarès, 1995, sous le n° 249 (reproduit). Historique: Ancienne collection Van de Klip Galerie Wally Findlay, New York Un certificat d'authenticité de M. Robert Martin, en date du 16 avril 1986, n° 4540, sera remis à l'acquéreur. Il porte une note autographe de Maurice Laffaille «Je confirme l'authenticité de ce tableau et le considère comme une des plus belles peintures de Friesz de l'époque Fauve».Emile-Othon FRIESZ Peintre français né au Havre en 1879, mort à Paris en 1949. Il suit en compagnie de Raoul Dufy l'enseignement du peintre local Charles Lhuillier. Arrivé dans la capitale en 1898, il fréquente plus souvent les galeries du Louvre que les cours de Bonnat. Il expose dès 1903 au Salon des indépendants. En 1905, il participe avec ses amis au Salon d'automne; son fauvisme s'apparente alors à celui de Matisse, avec toutefois plus d'exubérance dans le dessin: La Ciotat, 1905. En 1906, il séjourne à Anvers avec Braque. De 1907 à 1912, ses paysages avec figures affichent une composition plus cézanienne, aux teintes assombries, qui préfigurent son détachement du fauvisme: Les baigneurs, 1907. Friesz se limitera bientôt à des contrastes entre ocres pâles et couleurs sobres qu'il affectionne tout particulièrement. Il apporte également une recherche originale dans la composition de ses portraits: Portrait de Fernande Fleuret, 1907. En, 1912, il ouvre un cours de peinture dans son atelier, enseignement qu'il reprendra dès 1921 dans le cadre de l'Académie scandinave. Son art évoluera vers un réalisme tourmenté et baroque, aux tons sourds: Portrait de Madame Friesz, 1923. Fidèle aux thèmes traditionnels, paysages, nus, portraits, il se dirigera vers une carrière officielle et exécutera à ce titre, pour l'Exposition internationale de 1937, la décoration du Palais de Chaillot en collaboration avec son ami Dufy. In Jean-Louis Ferrier. Les Fauves, Le Règne de la couleur. Paris, Terrail, 1992

En vente lundi 21 oct. 2013 à 14h00
Drouot - Richelieu - Salles 1-7