DROUET Juliette (1806-1883).

Lot 21
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DROUET Juliette (1806-1883).
Lettre autographe signée « Juliette » à Victor Hugo, [Paris] « 24 février [1848] Jeudi matin. 8h 1/2 ». 4 pp. in-8. Magnifique lettre (inédite) rédigée en pleine Révolution de 1848 « Hélas mon pauvre adoré, qu'est-ce que tout ceci va devenir ? et quand te verrai-je ? Tu sais qu'on s'est battu une partie de la nuit ? à une heure du matin la fusillade était on ne peut pas plus vive. (...) Je suis épuisée d'insomnie et d'inquiétude quoique tu sois très populaire et justement admiré et adoré de tous je crains d'affreux hazard et je me tourmente sans pouvoir m'en empêcher. Les rues sont pleines de barricades, la fusillade et le canon s'entrechoquent (...) on proclame la République à tous les carrefours notamment dans le quartier Montorgueil et des Halles (...) La pensée que tu es mêlé à cette déplorable affaire et qu'il faut que tu paies de ta présence dans cet horrible tumulte me donne le vertige et il me semble que chaque détonation m'enlève une partie de ma raison. Mon Victor adoré, mon sublime bien aimé, sois prudent puisque la plus affreuse mort pour moi serait celle qui me viendrait à travers toi mon Victor. Sois prudent, pense à moi et ne fais aucune témérité (...) ». Lettre rédigée le jour de l'abdication du roi Louis-Philippe. La République fut proclamée le lendemain par le gouvernement provisoire. Ne figure pas dans la correspondance des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo, Publications numériques du CÉRÉdI (Université de Rouen-Normandie).
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