Important chapiteau d'applique, Espagne, première moitié du XIIe siècle

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Important chapiteau d'applique, Espagne, première moitié du XIIe siècle
Important chapiteau d'applique en pierre calcaire sculptée en fort relief figurant en façade l'Incrédulité de saint Thomas. Corbeille évasée, cantonnée aux quatre angles de colonnettes à fût lisse et au chapiteau ouvragé, présentant des volutes accostées aux angles supérieurs de la façade ; à gauche, le saint imberbe à la tête nimbée, les jambes fléchies, tend son bras droit (aujourd'hui disparu) vers la poitrine du Christ, tandis que sa main gauche repose sur un de ses genoux ; à droite, le Christ portant les stigmates, vêtu d'une tunique et d'un manteau posé sur les épaules laissant son sein droit découvert, lève son bras droit pour montrer sa plaie ; chevelures et barbe bifide traitées en mèches parallèles, formant des vagues sur le front du Christ, des boucles recourbées sur celui de saint Thomas ainsi qu'aux moustaches et à la barbe de Jésus ; têtes aux yeux en fort relief, bordés d'épaisses paupières, longs nez droits, bouches amères aux commissures tombantes ; vêtements près du corps, moulant les jambes ainsi que le bras gauche du Christ ; plis parallèles et arrondis, notamment autour des genoux, et plis droits en cornet inversé du pan du manteau revenant sur la cuisse gauche du Christ. Sur chaque face latérale figure, sous une arcature au toit pointu, une sainte Femme, au visage encadré par le voile et la guimpe, l'une portant sa main à sa joue dans un geste d'affliction, l'autre, les deux mains ouvertes (disparues). Abaque ornée d'un ruban rainuré en zigzag et astragale arrondie sur lesquels reposent les pieds des personnages. Espagne, première moitié du XIIe siècle Hauteur : 59,8 cm - Largeur : 51 cm - Profondeur : 45,8 cm (quelques accidents et manques) Ce chapiteau bénéficie du certificat d'exportation pour un bien culturel n°228299 en date du 2 juin 2022. An important carved limestone applique capital, Spain, first part of 12th century Provenance : - ancienne collection d'un artiste peintre, région parisienne (réputé venir des Charentes) - Vente publique, Centre de la France, mis en vente par les propriétaires qui l'avaient acquis auprès du peintre. Le thème iconographique est celui des Apparitions du Christ ressuscité, celle à saint Thomas sur la façade, celles aux deux Myrophores sur les côtés. La scène très expressive de l'Incrédulité de saint Thomas est souvent interprétée dans la sculpture romane en Occident. Le saint est le plus souvent agenouillé comme ici devant le Christ qui se tient debout, levant son bras droit. L'analyse de la pierre un “calcaire fin et blanc ...une micrite [dans laquelle] aucun élément fossile n'est identifiable. Des calcaires comparables ont été exploités en Charente-Maritime dans la Saintonge“ était conforme avec sa provenance réputée. Cependant après de profondes recherches, rien de commun n'a pu être établi entre l'art roman de cette région et ce grand chapiteau. Les seuls liens qui ont été trouvés renvoient à la sculpture romane espagnole. Ainsi, on rencontre ce type de corbeille évasée, cantonnée de fines colonnettes, à la cathédrale de Valence ou aux chapiteaux du portail du cloître de Tarragone (fig. a et b). De même les bouches aux commissures tombantes donnant une expression d'amertume aux visages s'observent sur des chapiteaux provenant de l'abbaye de Sainte-Marie-de-Alabanza de Palencia conservés au Fogg Art Museum de Cambridge dans le Massachusetts (inv.1926.4.B, fig.c) ou encore sur un chapiteau originaire de Saragosse visible au musée de Boston. Elles ne sont pas sans rappeler non plus les expressions du Christ ou des saints des célèbres plaques en ivoire du XIIe siècle de León. Des recherches supplémentaires seraient à faire pour cerner davantage l'origine géographique de cet impressionnant chapiteau d'applique parvenu jusqu'à nous dans un état de conservation exceptionnel et d'une grande qualité plastique. Ouvrages consultés : - J. Gudio Ricart et J.A. Gaya Nuño, Arquitectura y escultura románicas, Ars Hispaniae, vol.5, Madrid, 1948. - W. W. Spencer Cook et J. Gudiol Ricart, Pintura e imaginería románicas, Ars Hispaniae, vol.6, Madrid, 1950. - M. Durliat, L'art roman en Espagne, Paris, 1962. - M. Durliat, Art Catalan, Paris-Grenoble, 1963. - F. Rahlves, Cathédrales et Monastères d'Espagne, Paris, 1965. - Exposition New York 1994, The Art of Medieval Spain, A.D. 500-1200, The Metropolitan Museum of Art, cat.115
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