Gabriel FAURÉ (1845-1924)

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Gabriel FAURÉ (1845-1924)
Manuscrit autographe signé, Souvenirs, [1922] ; 9 pages in-4.Souvenirs de sa formation et de ses études à l’école Niedermeyer. L’article a paru dans La Revue Musicale du 1er octobre 1922. Le manuscrit, rédigé à l’encre noire au recto de feuillets paginés1 à 9, présente de nombreuses et importantes ratures et corrections. Fauré dit tout ce qu’il doit, après Camille Saint-Saëns, à l’École Niedermeyer. Il évoque la fondation de l’école par Louis NIEDERMEYER, auteur de la célèbre mélodie Le Lac, qui a apporté « une modification profonde de ce qu’était en France, vers 1835, le genre représentatif des morceaux qu’on chantait avec accompagnement de piano ou de guitare ». Cela se voit déjà chez Gounod et a influencé « bon nombre des pièces vocales écrites chez nous depuis soixante ans ». Il retrace la vie et la carrière de Niedermeyer, et l’importance de la musique religieuse dans son oeuvre. Constatant que dans les églises, avant les compositions de Franck et Gounod, la mauvaise musique était « la règle générale vers le milieu du siècle dernier », il eut l’idée d’ouvrir « une école, où de tous les points de la France pourraient venir s’instruire et se former de futurs organistes, de futurs Maîtres de chapelles, de futurs professeurs » Ainsi fut fondée en 1853 l’École de musique religieuse et classique. Le régime d’internat favorisait l’immersion dans la musique. « L’enseignement instrumental comportait uniquement l’étude du piano et de l’orgue. L’enseignement théorique et pratique comprenait l’harmonie, le contre-point, la composition, l’orchestration, l’accompagnement, particulièrement l’accompagnement du plain-chant ». On avait créé un cours de chant, « dont les exercices étaient strictement consacrés à l’exécution des oeuvres de Palestrina, de Vittoria, d’Orlando Lasso, etc…ou de Bach et de Haendel »…Il détaille le programme des études pour le piano où BACH avait une place prédominante, alors qu’en 1853, il n’avait « pas encore pénétré dans la classe d’orgue du Conservatoire ». Les élèves cependant restaient des écoliers espiègles et montraient quelque irrévérence envers leurs surveillants et professeurs, notamment envers M. Dietsch, professeur d’harmonie, chef d’orchestre de l’Opéra : « à l’occasion des mémorables représentations du Thannaeuser, il avait eu avec Wagner de retentissants démêlés dont il ne parvint jamais à dissiper le souvenir. […] Nous le ramenions, sans grand effort, sur ce douloureux chapitre, assurés que son indignation se réveillerait, qu’elle ne tarirait pas et que la faiblesse de notre travail passerait inaperçue. Ce qui ne manquait pas! » Il rappelle aussi un « copieux » charivari où l’orchestre était composé de « quatre pianos, de deux violons, de plusieurs paires de pincettes, de pelles, de sceaux à charbon, du couvercle d’un poêle en fonte, et d’un escalier en bois de trois marches […] L’effet dépassait nos espoirs ! »…
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