Plaque en cuivre champlevé, émaillé, gravé... - Lot 4 - Giquello

Lot 4
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Plaque en cuivre champlevé, émaillé, gravé... - Lot 4 - Giquello
Plaque en cuivre champlevé, émaillé, gravé et doré de forme losangée et polylobée représentant le Christ, émaux turquoise, bleu foncé, blanc, rouge-brun, marron, vert et jaune. Debout, la tête tournée de trois-quarts sur la gauche, le Christ tient le Livre de la main gauche et bénit de l'autre; tête auréolée aux cheveux mi-longs encadrée par l'alpha et l'oméga; fond guilloché ponctué d'une étoile à huit rais et de deux quatre-feuilles émaillés ainsi que d'autres quatre-feuilles simplement gravés. Limoges, Groupe des émaux à fonds étoilés, vers 1225-1235 Hauteur: 14,7 cm - Largeur: 9,9 cm (légères usures à la dorure) Provenance: Ancienne collection privée, Italie Cette plaque appartient à un groupe d'œuvres défini par l'historien d'art W.F. Stohlman qui ont en commun le même type de décor de rosettes ou d'étoiles sur fond guilloché et doré d'où le nom de Star Group. Il comprend, entre autres, le reliquaire de saint François d'Assise du musée du Louvre (inv.OA 4083), la plaque au sujet identique conservée au musée de Cluny (inv. OA 84, fig.a), la croix de Bonneval du même musée (inv. Cl. 22888) ainsi qu'une châsse et deux plaques de pignons à l'Ermitage (inv. 181, inv. 2288 a,b, fig.b). On observe aussi sur ce corpus une similitude de couleurs d'émaux avec un large recours au turquoise et au bleu profond, à un blanc "sale" et à un rouge "moucheté". On dénote aussi un certain archaïsme dans la facture qui renvoie à une production plus ancienne, celle des années d'avant le XIIIe siècle des "fonds vermiculés". La réalisation des plaques des reliquaires de saint François d'Assise est située peu après 1228, date de canonisation du saint franciscain; elle permet de dater l'activité des ateliers à l'origine de cette production au début du deuxième quart du XIIIe siècle. Cette plaque au Christ bénissant devait être fixée au revers d'une grande croix de procession à l'image de celle adoptant la même forme des collections du Musée des arts et métiers de Hambourg illustrant l'article de Stohlman (inv. 1886.60). Des singularités iconographiques ont été relevées sur certaines œuvres à "fonds étoilés", notamment sur la croix de Bonneval avec la figure du Sauveur, trônant entre les lettres grecques l'alpha et l'oméga, montrant d'une façon inhabituelle les stigmates de ses mains et de ses pieds (fig.c). Ici, le Christ bénissant, singulièrement debout, ne lève pas la main droite dans un geste de bénédiction mais étend son bras, davantage dans un geste de désignation. Ces particularités iconographiques ont amené la grande spécialiste des émaux champlevés, Marie-Madeleine Gauthier, à s'interroger sur l'origine limousine de cette production, allant jusqu'à évoquer l'activité d'artistes limousins travaillant en Italie centrale ou d'artistes de la Péninsule œuvrant d'après des modèles limousins. Il reste que les œuvres de ce groupe des étoiles sont particulièrement séduisantes par la préciosité qui s'en dégage et la singularité de leur style. Ouvrages consultés: F.W. Stohlman, "The Star Group of Champleve Enamels and its Connexions" dans Art Bulletin, XXXII, 1950, p 327-330. Exposition Paris - New York 1995/1996, L'Œuvre de Limoges. Emaux limousins du Moyen-Age, Musée du Louvre - The Metropolitan Museum of Art, p 306 à 317. Exposition Limoges 2004, Emaux limousins du Musée national de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg, Musée municipal de l'Evêché, cat.30 et 31. E. Nekrasova, The Azure and Gold of Limoges, Saint-Pétersbourg, 2009, cat.43 et 44.
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