Philippe Hiquily (1925-2013)

Lot 141
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100000 - 150000 EUR
Philippe Hiquily (1925-2013)
African Queen (The black goddess), 1953 Tôle soudée autogène et repoussée, bleuie au chalumeau et huilée Pièce unique H. 176 - L. 53 - P. 60 cm Provenance : Ancienne collection Zachary Scott, New York  Ancienne collection Morabito Expositions : Philippe Hiquily, Fer 1954-1958, Paris, Galerie Jean-Gabriel Mitterrand, 26 septembre-25 octobre 1997 ; Paris, Galerie Palmes, 1955. Bibliographie : Alexandra Marini, Tara Hiquily, Jean-François Roudillon, Philippe Hiquily : catalogue raisonné, 1948-2011, Loft éditions, 2012, vol. 1, p. 77 ; « Les surprises de Thierry Salvador », dans Vogue Décoration, n°39, août-septembre 1992, p. 34 ; François Jonquet, Hiquily : le métal direct, Paris, Cercle d'art, 1992, vue de l'atelier pp.10-11 ; Michel Le Brun, Le chemin de la mémoire et de l'inspiration : Paris-Concremiers, cat. exp., Espace Art Brenne, 8 juin-8 septembre 1991, Le Blanc : éditeur espace Art Brenne, 1991, p. 73 ; Chen Yen-Fong, « Huiquily, érotisme, mouvement et humour en sculptures », dans Artist, n°112, Taiwan-Taipei, septembre 1984, p. 164. Dans son introduction au catalogue raisonné de l'œuvre de Philippe Hiquily de 2011, le critique d'art Alain Jouffroy nous présente cet artiste comme l'inventeur d'un « art premier » occidental. C'est sans doute le terme qui s'accorde le mieux à African Queen, œuvre remarquable, à la genèse d'une création multiforme qui fait de Philippe Hiquily l'un des grands sculpteurs de l'après-guerre. Philippe Hiquily étudie aux Beaux-Arts de Paris en 1959 et fréquente les ateliers des sculpteurs Marcel Gimond et Alfred Janniot où nait sa passion pour la sculpture. Il se lie d'amitié avec César, Albert Féraud ou encore Germaine Richier qui le soutient et lui commande des socles pour ses sculptures. Il sculpte alors essentiellement des portraits en buste. L'artiste se confronte à tous les médiums : le plâtre, la terre ou la céramique. N'obtenant pas ce qu'il recherche à travers ces matériaux, Hiquily s'improvise ferrailleur et recherche autour de différents métaux de récupération une nouvelle source d'inspiration. Toujours autour de la figure humaine, ses œuvres s'agrandissent et se verticalisent. Après s'être essayé à différentes techniques Hiquily, impressionné par le travail de Julio Gonzalez, s'oriente vers une méthode inspirée de la Grèce antique, le « sphyrelaton ». Ce procédé consiste à riveter ou à souder entres elles des lamelles de tôle martelée. African Queen procède à la fois de cette recherche plastique et de la fréquentation assidue du Musée de l'Homme par le sculpteur. Hiquily attiré par l'ambiguïté entre l'art et le sacré se confronte à l'art primitif, en particulier océanien. African Queen est le fruit de ce questionnement ; cette sculpture totémique et provocante aux formes archaïques, qui exhibe ses soudures chirurgicales comme des scarifications, est un jalon incontournable dans la carrière de l'artiste. Présentée à la galerie Palmes à Paris en 1955, puis à New-York en 1959, African Queen est encensée par la critique. Pour autant, Hiquily reprend sa quête, à la recherche de nouvelles formes de représentation de la figure humaine. La rencontre avec l'œuvre de Calder est une révélation ! Hiquily se tourne alors vers une sculpture moins dense, moins frontale et plus légère. Cette nouvelle esthétique à l'équilibre fragile ne le quittera plus et c'est dans ce sens qu'African Queen revêt une importance considérable dans son cheminement. C'est à la fois une naissance, un aboutissement et un tournant dans sa longue carrière riche et plurielle.
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