Clown Hano – Koshare - Lot 35

Lot 35
Aller au lot
Estimation :
30000 - 50000 EUR
Résultats avec frais
Résultat : 84 500EUR
Clown Hano – Koshare - Lot 35
Clown Hano – Koshare Hopi, Arizona H. 28,5 cm (sans le socle ni les fibres) Bois sculpté (racine de cottonwood), pigments naturels, fibres végétales Années 1900 Provenance : - Collection Claude Lévi-Strauss (1908-2009), Paris - Vente collection C. L.-S., 21 juin1951, Hôtel Drouot, Paris (commissaire priseur: Maurice Rheims assisté de Charles Ratton), lot 36 - Collection Jacques Lacan (1901-1981), acquis à la vente ci-dessus - Vente Loudmer, «Arts Primitifs - Poupées Kachina des Indiens Pueblos provenant de la Collection Jacques Lacan», Drouot, Paris, 27 juin 1991 lot 4 - Collection Edith et Roland Flak, Paris - Collection Léo Scheer & Nathalie Rheims, Paris, acquis des précédents en 2003 Exposé et publié: - La Danse des Kachina, Pavillon des Arts, Paris, 1998, pl. 43, page 99 - Esprit Kachina, juin 2003, Barton Wright, Galerie Flak, Paris, page 65 - Photographié par Man Ray vers 1945, Poupées Kachinas, négatif original présent dans les collections du Musée national d'art moderne, Centre Georges Pompidou, Paris, inventaire: AM 1994-393 (5198) «Est-ce là, oui ou non, la poésie telle que nous continuons à l'entendre ?» Cette question que pose André Breton (Entretiens, Paris, Gallimard, 1952, p. 244-245) semble parfaitement s'appliquer à ce personnage rayé noir et blanc empreint de spiritualité, d'humour et d'onirisme. Haute de 28,5 cm, cette statuette Hopi en bois est sculptée dans une racine du paako (cottonwood), le peuplier américain. Elle est ornée de pigments naturels sur fond de chaux. Le personnage se tient debout, les jambes légèrement fléchies dans une posture dynamique. Son visage aux grands yeux interrogateurs est naturaliste. Il est surmonté d'une coiffe à deux cornes parées d'ornements en fibres végétales, probablement des feuilles de maïs séché. Le costume est rayé de bandes noires et blanches horizontales. On notera la présence d'un collier et de bracelets peints en bleu, les bottes sont quant à elles soulignées de pigments rouges. Le pagne est sculpté en volume, tout comme le chignon à l'arrière de la tête. Les caractéristiques de la sculpture (proportions, posture et légère torsion latérale du haut du corps, naturalisme des traits du visage) correspondent aux canons anciens de l'art Hopi. On peut dater cette sculpture des toutes premières années du XXe siècle, peut-être un peu plus tôt encore. Cette figure correspond ainsi aux styles les plus anciens de sculptures Kachina connues, les premiers exemples répertoriés remontant aux années 1870-1880. En termes d'identification, cet acteur du panthéon Hopi est connu sous plusieurs noms : Clown Koshare, Glouton Hano, Koyala ou encore Paiyakyamu. C'est un personnage d'origine Tewa (groupe Pueblo du Rio Grande) dont l'adoption par les Hopis remonte probablement à l'époque consécutive à la Révolte Pueblo de 1680 contre l'envahisseur espagnol. Comme l'indique Barton Wright dansEsprit Kachina(2003), les clowns Koshare ne sont pas des Kachinas (Katsinam) à proprement parler, ils viennent distraire le public lors des cérémonies. Toutefois, ils sont aussi et surtout les gardiens des traditions : ils se moquent et tournent en dérision les comportements non conformes à la tradition. Ils se produisent toujours en groupe et se font remarquer par leurs facéties et leur gloutonnerie. Les Clowns, en plus du caractère théâtral et comique de leurs apparitions, permettent aux Gardiens et Guerriers de faire régner l'ordre et d'incarner justice et sagesse. Les Gardiens ont souvent gain de cause mais il arrive que les Clowns les mettent en déroute, provoquant désordre et confusion au cœur même de la cérémonie. Cela ne doit rien au hasard et correspond à l'illustration symbolique, chorégraphiée, de travers inhérents à la nature humaine. En effet, pour les Hopis, la communauté des esprits Kachina ressemble à celle des humains : certains membres aspirent à se conformer à l'ordre établi, d'autres n'ont de cesse de tordre ou enfreindre les règles. Loin d'être considérés avec mépris, les Clowns sont respectés, craints et admirés. Ces « Maîtres du Désordre » représentent ce que Roger Caillois nommait « le sacré de la transgression » (L'Homme et le Sacré, 1939). Lors de son séjour chez les Hopis en 1945, André Breton assiste à plusieurs cérémonies Kachina, dont notamment le samedi 25 août des danses de Clowns (les gloutons Koyala) dans le village de Mishongnovi sur la seconde Mesa. Dans sonCarnet de voyage chez les Indiens Hopi (réédité en 2024 aux éditions Hermann), voici ce qu'il en dit : « Les clowns rompent parfois la file des danseurs, se livrent à des imitations du berger qui fait mine très fréquemment de tirer de l'arc et se tient hors de la file. Ils imitent aussi les saupoudreurs de maïs. Des femmes, lorsque les danseurs se sont retirés, leur apportent d'innombrables provisions (pains de toutes formes, pastèques, oranges, oeufs durs, orange
Mes ordres d'achat
Informations sur la vente
Conditions de vente
Retourner au catalogue