Fragment de tête masculine en pierre calcaire sculptée. Visa - Lot 11

Lot 11
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Estimation :
30000 - 40000 EUR
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Fragment de tête masculine en pierre calcaire sculptée. Visa - Lot 11
Fragment de tête masculine en pierre calcaire sculptée. Visage étroit aux arcades anguleuses, yeux en soucoupe avec les paupières ourlées, globes oculaires saillants avec les iris repercés, sillons naso-labiaux entourant la moustache ; barbe au contour en arc de cercle soulignée de traits verticaux ; chevelure séparée par une raie médiane, creusée de mèches parallèles et dessinant une accolade sur le front. Bourgogne, Vézelay, église de la Madeleine, vers 1140/1150 H. 13,5 cm - L. 7,5 cm - P. 12,8 cm Soclé Provenance : Servait à border anciennement une plate-bande dans un jardin d'une maison de Vézelay. Sans confrontation in situ à Vézelay, il peut paraître difficile de déterminer si ce fragment provient d'un chapiteau, d'un voussoir ou d'un linteau à l'image de celui du portail central qui a perdu la plupart de ses têtes en 1793. Il semble toutefois avoir été réalisé par le même sculpteur, auteur du chapiteau représentant Nathan et Daniel (n°19), 2e pilier bas-côté nord de l'avant-nef ou narthex (fig.). On retrouve en effet une facture semblable des visages avec une absence de front, la chevelure s'arrêtant juste au-dessus des arcades sourcilières, des yeux allongés à la paupière inférieure ourlée dessinant un arrondi, l'iris profondément creusé. Le style de Vézelay, inséparable de Cluny, amène à penser que plusieurs de ses sculpteurs aient été formés dans les premières décennies du XIIe siècle sur le chantier de la grande abbatiale, Francis Salet reconnaît même la présence du Maître de Cluny à Vézelay. La construction de la Madeleine s'est réalisée en plusieurs étapes, celle de l'avant-nef ou narthex se plaçant après celle de la nef. Il faut donc situer la réalisation de cet intéressant témoignage à partir de 1140. On sait que sept cents ans plus tard, au moment où Viollet-le-Duc entreprit son travail préparatoire de restauration, le narthex était en très mauvais état. Il faut ainsi présumer que ce fragment - comme d'autres à l'image d'une tête de moine trouvée dans une vigne vézelienne - avait dû être récupéré puis abandonné au cours de la désaffection progressive de l'abbaye suite aux guerres de Religion. Bien que fragmentaire, cette partie de visage conserve toujours son fort pouvoir d'attraction, caractère particulièrement emblématique du bel âge roman bourguignon. Ouvrages consultés : - E.M. Janet le Caisne, Vézelay, Paris, 1962. - M. Durliat, « Francis Salet, Cluny et Vézelay, l'œuvre des sculpteurs, Paris, Société française d'archéologie, s.d. (1995) », Bulletin Monumental, Année 1995, p. 323-324. - C. Sapin, Bourgogne romane, Dijon, 2006, p. 264-273. - Vézelay, Editions de la Pierre d'Angle, Vézelay, 2011. - Blog : Vézelay, expression de la réforme grégorienne MYTHOLOGIE CHRETIENNE
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