Grande Vierge de l'Annonciation en cuivre repoussé, gravé et - Lot 16

Lot 16
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Estimation :
150000 - 200000 EUR
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Grande Vierge de l'Annonciation en cuivre repoussé, gravé et - Lot 16
Grande Vierge de l'Annonciation en cuivre repoussé, gravé et doré, petits cabochons de turquoise (deux en verre) et cristal de roche. Technique et description : Le corps, la tête et les avants-bras semblent avoir été réalisés dans une très épaisse feuille de cuivre martelée et repoussée en haut-relief, une autre feuille de cuivre moins épaisse a été savamment pliée pour former le voile entourant la tête, les mains ont été fondues et fixées par une tige introduite par l'arrière, le livre fondu aussi à part est tenu par les doigts de la main gauche et le devant de la poitrine. La Vierge de canon élancé est debout, sa tête légèrement tournée vers sa droite ; les mèches doucement ondulées de sa longue chevelure recouverte par le voile sont à peine visibles sur le front et le côté gauche du visage ; Marie lève sa main gauche dans un geste évoquant une attitude de retrait tandis que son autre main tient un livre fermé indiquant l'interruption de sa lecture ; elle est vêtue d'une robe blousante à la taille, serrée par une ceinture ouvragée soigneusement détaillée et d'un manteau ouvert aux pans retenus de chaque côté par les avant-bras ; son visage d'une particulière beauté présente des yeux grands ouverts aux globes légèrement saillants gravés de pupilles, une bouche bien dessinée à la lèvre supérieure aigüe, le menton un peu lourd ; le col, la ceinture et le bas de la tunique sont ornés de quatre-feuilles et ponctués de cabochons de turquoise, les bords des manches portent un galon à décor de petits cercles. On observe un trou de fixation de chaque côté. Très belle qualité d'exécution. Limoges, atelier de l'abbaye de Grandmont ? (Haute-Vienne), vers 1220/1250 H. 28,7 cm Soclée (quelques usures à la dorure, un cabochon manquant au bas de la robe) Provenance : -Acquise dans les années 1950 par Émile Grunspan (1890-1967), antiquaire à Paris. Ouvrages consultés : - Exposition Paris-New York 1995-1996, L'Œuvre de Limoges - Emaux limousins du Moyen Âge, Musée du Louvre - The Metropolitan Museum of Art, cat. E. Taburet-Delahaye et B. Drake Boehm. - E. Bertrand, Emaux limousins du Moyen Âge, Brimo de Laroussilhe, Paris, 1995, cat.22. - Exposition Madrid-Bruxelles-Silos 2001-2002, De Limoges à Silos, Biblioteca Nacional - Espace culturel BBL - Monastère de Saint Dominique, cat. Très certainement cette Vierge était placée à droite de l'ange annonciateur, sur un fond émaillé, composant le décor d'une grande châsse, d'un retable, d'un tabernacle ou d'un devant d'autel. Une figure d'ange de dimensions et de facture comparables à laquelle elle aurait pu être associée n'a pu être jusqu'ici retrouvée dans les bases de données. Peut-être dort-elle encore dans une collection privée comme cette Vierge qui n'a jamais été publiée. Par ses dimensions, la maîtrise de son exécution, son style particulièrement abouti, cette statuette de Limoges est comparable à plusieurs œuvres rattachées aux ateliers ayant travaillé pour l'abbaye de Grandmont qui accumula depuis le XIIe siècle un trésor remarquable en émaillerie limousine. Sa taille avoisine en effet les célèbres apôtres de Grandmont ou certains groupes en cuivre doré comme celui représentant la Vierge et six apôtres conservé au Louvre (inv. OA 11352). Le travail du métal repoussé et gravé a été conduit ici jusqu'à un grand raffinement. Elle est comparable par son canon longiligne et ses orfrois et galons parsemés de turquoises à l'élégant Christ en majesté de l'ancienne collection Révoil toujours au Louvre (inv. MR R 305, fig..a), et à la Vierge à l'Enfant assise du musée de Cleveland (inv. 1962-29, fig.b), rattachés tous deux à un atelier de Grandmont, datés respectivement 1220-1235 et 1225-1250. La caractéristique que souligne souvent la grande spécialiste en orfèvrerie médiévale Elisabeth Taburet-Delahaye concernant cette production de figures en cuivre doré est l'élargissement des plis des vêtements "en cuiller". Elle est observable ici, interprétée avec une grande précision au-dessus de la ceinture. Un détail qui écarte en revanche la Vierge de la collection Grunspan de la quasi-totalité des autres exemples comparables réside dans le traitement des pupilles, ici simplement gravées et non pas émaillées. Une dernière singularité est l'utilisation de quatre-feuilles dans le décor venant rehausser les vêtements, plutôt rares dans l'œuvre de Limoges, que l'on remarque cependant sur le personnage de droite de la Mise au tombeau du Minneapolis Institute of Art (inv. Acc. N°588). À noter que cette statuette, qui devait appartenir à un important objet liturgique qui reste à identifier, nous est parvenue dans un état de conservation remarquable, sa dorure seulement usée sur le devant de la tunique à la suite de ses nombreuses manipulations au cours des siècles. Par toutes ses qualités, cette Vierge de l'Annonciation peut être
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