Rare couronne en argent et or avec cabochons de grenat et d' - Lot 12

Lot 12
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Estimation :
15000 - 20000 EUR
Rare couronne en argent et or avec cabochons de grenat et d' - Lot 12
Rare couronne en argent et or avec cabochons de grenat et d'améthyste. Elle se présente sous la forme d'un bandeau, constitué d'une seule lame épaisse en argent battuaux extrémités réunies par une soudure ; ce bandeau est orné de dix cabochons dont huit ont conservé leur pierre, quatre grenats et quatre améthystes ; les gemmes sont montées dans une bâte rivetée dont la bordure est estampée de demi-cercles; elles sont séparées par des colonnettes, au fût torsadé entouré d'un fil d'or, dont la partie supérieure fourchue évoque les départs d'une arcature; bordure inférieure gravée de motifs juxtaposés en forme de S et bordure supérieure perlée; présence de quatre attaches soudées sur la face interne du bandeau. Rhéno-mosan, première moitié du XIIIe siècle H. 3,4 cm - D. 18,8 cm - Poids brut: 304 g (Petits accidents et manques) Provenance : - Ancienne collection privée, sud de la France, jusqu'à 2010 environ - Collection privée, Bruxelles, achetée il y a une quinzaine d'années par le père de l'actuel propriétaire Il reste peu de couronnes d'époque médiévale, la plupart ayant été perdues, détruites ou fondues au fil des siècles. Plusieurs usages peuvent être assignés à ce type d'objet d'orfèvrerie: couronne portée de son vivant par un souverain ou un membre de l'aristocratie, funéraire quand elle est dévolue à être déposée dans sa tombe après sa mort, couronne votive servant d'offrande dans un sanctuaire ou encore couronne destinée à ceindre la tête d'un chef-reliquaire. Il semble pertinent d'écarter ici les trois dernières hypothèses. La présence, en effet, de petits trous pratiqués à intervalles réguliers sur les bords du bandeau indique bien la fixation d'une ancienne garniture, vraisemblablement en velours, afin de rendre plus confortable le port de la couronne. Elle parait bien ainsi avoir été destinée à être portée par une personne régnante ou, tout au moins, lors de cérémonies, comme cela semble être le cas pour la couronne de la Sainte-Épine du musée diocésain de Namur. En outre, les quatre attaches visibles à l'intérieur du cercle ne peuvent pas avoir servi à une suspension comme dans le cas d'une couronne votivecar elles sont trop plates pour recevoir des chaînes, les trous de percement, bien ronds, n'attestent d'ailleurs aucunement de cet usage. Enfin, l'absence de toute trace démontrant sa fixation sur un chef-reliquaire écarte cette dernière éventualité. Les petites attaches intérieures constituent probablement les logements destinés à recevoir la fixation d'éléments ornementaux, croix, fleurons ou fleurs de lys, selon l'usage répandu au Moyen Âge. La pureté de l'argent employé dans cette couronne - 99,5% d'après les analyses qui ont été réalisées - correspond à une création d'avant la seconde moitié du XIIIe siècle, l'aloi autorisant en effet une diminution du pourcentage d'argent à partir de ce moment. Ainsi, la teneur en argent imposée aux orfèvres parisiens en 1268 est équivalente à celle en vigueur en Angleterre et s'élève à environ 92,5% contre les 99,5% de cet objet. Le sertissage des grenats et des améthystes, à l'aide de bâtes fixées par des rivets de dimensions irrégulières s'observe sur certaines pièces d'orfèvrerie comme sur le chef-reliquaire conservé au trésor de la cathédrale Saint-Paul de Munster (Allemagne) dont la partie inférieure est datée du deuxième quart du XIIIe siècle (fig.a). Les suites d'arcatures supportées par de petites colonnettes souvent torsadées se retrouvent sur l'orfèvrerie rhénane comme l'autel de Wolbero du Hessisches Landesmuseum de Darmstadt (inv. Kg 54:231, fig. b) ou dans le nord de la France associées également aux cabochons montés en bâte à l'exemple de la pyxide trouvée dans l'église Notre-Dame de Saint-Omer, à présent dans les collections du musée Sandelin, vers 1215-1225 (fig.c). On peut donc raisonnablement rattacher cette rare couronne à la sphère rhéno-mosane de la première moitié du XIIIe siècle. De par la sobriété de sa facture, rehaussée cependant par l'utilisation de fins rubans d'or, elle a dû être commandée par un membre de la moyenne noblesse appartenant à l'aristocratie de cette région du nord de l'Europe qui comptait nombre de duchés et de comtés. Il est fort possible qu'elle ait été destinée plutôt à une femme, son diamètre étant inférieur à 20 cm. On sait qu'au Moyen Âge, il était d'usage d'offrir un tel présent à une nouvelle épouse lors de son mariage. Doublée de velours, elle a pu ceindre ainsi la tête d'une jeune fiancée, le cabochon serti du plus gros grenat porté au milieu de son front. Des fleurons ou des fleurs de lys, à l'image des Lilienkrone (couronne de lys), parachèvent l'aspect de préciosité de cette pièce d'orfèvrerie. Ouvrages consultés: - M.M. Gauthier, Highways of the Faith - Relics and Reliquaries from Jerusalem to Compostela, Londre
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