Important groupe de retable en chêne sculpté en fort relief - Lot 46

Lot 46
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Estimation :
15000 - 20000 EUR
Important groupe de retable en chêne sculpté en fort relief - Lot 46
Important groupe de retable en chêne sculpté en fort relief représentant une assemblée d'adorateurs devant la Santa Casa de Lorette. Sept hommes et deux femmes, certains debout, d'autres agenouillés, lèvent tous leur regard vers la figure d'une Vierge à l'Enfant ; au premier plan, un homme et une femme, vraisemblablement un couple de donateurs, se distinguent des autres personnages par le port chacun sur leur costume d'un cabochon orné d'un quatre-feuilles en pointe de diamant ; ces adorateurs regardent une statue de la Vierge à l'Enfant assise ornant, sous un dais, le pignon d'une église au mur percé de deux baies cintrées et au toit surmonté d'un petit clocheton ; sous la statue mariale se trouve un chandelier triangulaire appelé dans certaines régions un triangle de la Vierge ; à l'arrière-plan, surplombant en partie les personnages du fond, une paroi rocheuse surmontée d'une cité fortifiée. Belle qualité d'exécution. Picardie ?, vers 1515/1525 H. à vue 48,2 cm - L. 41 cm Différents numéros de collection sont inscrits au dos 29028 en peinture jaune, 17 en peinture blanche et 2 au crayon. Encastré dans une terrasse moulurée (Très légers manques et petites restaurations aux pinacles de la maison) Provenance : - Probablement anciennement à l'abbaye d'Ourscamp (Oise) - Ancienne collection Dr T. Weston, Londres (Vente Sotheby's Londres, 7 juillet 1988, lot 56) La Santa Casa est la « Sainte Maison » où, selon la tradition, la Vierge Marie serait née, aurait vécu et reçu l'Annonciation de la naissance de Jésus. Elle est à l'origine d'une légende qu'un court récit, rédigé en 1475 par le recteur du sanctuaire, Pietro Giorgio Tolomei (dit le Teramano), relate ainsi : à la veille de la conquête de Nazareth par les musulmans, dans la nuit du 9 au 10 décembre 1294, un cortège d'anges aurait transporté la maison de Marie au-delà des mers, jusqu'en un lieu proche de la ville de Recanati qui sera désigné plus tard sous le nom de Lorette. Plus prosaïquement, il est possible qu'un prince byzantin de la famille des Angeli Comnène ait organisé, contre rémunérations, le transfert d'une maison typique de Palestine depuis Nazareth vers les Marches italiennes. La maison aurait d'abord été démontée le 10 mai 1291, puis débarquée en Croatie avant d'être réassemblée à Lorette en 1294. À partir de 1480, la renommée croissante du sanctuaire attire un nombre grandissant d'habitants et de pèlerins venus de toute l'Europe et notamment du royaume de France. Depuis, plusieurs récits de voyage sont publiés, le plus célèbre étant celui de 1518 rédigé par un certain Jacques Le Saige, originaire de Douai. Les années 1520 et 1532 voient à leur tour des nobles français relater leur expérience avec, aux alentours de 1531, la publication à Paris du tout premier livret en français dédié au pèlerinage. Pierre-Yves Le Pogam, alors conservateur au musée de Cluny, se pencha sur la représentation de l'histoire de la Santa Casa à partir d'une estampe ornant l'intérieur d'un coffret conservé dans les collections du musée parisien. Il mit ainsi en lumière l'interprétation dans différents domaines artistiques (estampe, peinture, sculpture) de cette légende qui fit l'objet d'une iconographie assez complexe. Prenant sa source sur le récit du Teramano de 1475, gouverneur du sanctuaire de Lorette, l'iconographie de la translation de la Sainte Maison peut comprendre jusqu'à une dizaine d'épisodes. Le groupe proposé ici faisait visiblement partie du même grand retable d'où proviennent trois autres groupes conservés au musée de Cluny : Transport depuis la Terre Sainte (inv. Cl. 22335, fig. a), Etonnement des gens de Recanati devant la présence de la Sainte Maison, à l'arrière-plan les anges apportant la Casa (inv. Cl. 22335 c, fig.b), Apparition de la Vierge à un saint homme à l'arrière-plan et Révélation par celui-ci de l'origine du sanctuaire aux gens de Recanati (inv. Cl. 22335 b, fig. c). Celui-ci est à placer comme le dernier épisode, celui de l'Attestation de témoins descendant de contemporains des évènements avec au premier plan un couple de donateurs. C'est le même ciseau de toute évidence qui a taillé dans le chêne tous ces fragments, ceux du musée ayant conservé une partie de leur polychromie à la différence de celui de la collection anglaise, soigneusement décapé au XIXe siècle selon le goût des collectionneurs de l'époque. On observe les mêmes caractéristiques : similitude de la représentation de la Casa avec son clocheton et ses deux baies latérales, de la ville fortifiée de la partie supérieure avec ses remparts et ses tours, séparation en deux registres de chaque groupe matérialisée par un rocher surmonté d'un tertre herbu, semblable physionomie des têtes aux visages ronds des femmes, plus émaciés des hommes, les paupières délicatement ourlées et enfin, traitement similaire des costumes aux plis verticau
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