Lars KINSARVIK (1846-1925) - Lot 13

Lot 13
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Lars KINSARVIK (1846-1925) - Lot 13
Lars KINSARVIK (1846-1925) Fauteuil trône en bois sculpté et entièrement peint polychrome à haut dossier droit latéralement évidé et montants arrière formant totems, manchettes évidées détachées à montant avant à prise haute renflée, ceinture entièrement sculptée, large entretoise basse en façade sculptée et entretoise latérale fine. Piètement d’angle à jambes arrière sabre et avant droites. Décor de style « Dragon » ou « Viking » à multiples entrelacements, animaux fantastiques et végétation stylisée (petits fêles, usures et restaurations). H. 124 cm – L. 64 cm – P. 45 cm Provenance : - Fauteuil resté dans la même famille à Paris depuis les années 1900 jusqu’en 2018. Vente Bruun Rasmussen, Copenhague, 28 novembre 2018, lot n° 883. Acheté à cette vente par l'actuel propriétaire Historique : Un modèle similaire mais avec des variantes dans la décoration sculptée fut présenté à l’Exposition Universelle de Paris en 1900. Un fauteuil similaire à décor différent se trouve dans les collections du LACMA à Los Angeles (M.2022.86) et un second dans les collections du Louvre Abu Dhabi (LAD 2011.007). Figure incontournable du renouveau des arts décoratifs en Norvège à la fin du XIXe siècle, Lars Kinsarvik s’illustre à la fois comme sculpteur, peintre et théoricien. En mêlant traditions locales et formes modernes, il devient l’un des principaux artisans d’une évolution du mobilier et un pionnier du dragestil, ou « style dragon », une esthétique nourrie par la redécouverte de l’héritage Viking, de l’imagerie médiévale scandinave et des traditions ornementales vernaculaires. Né en 1846 dans le Hardanger en Norvège, Lars Kinsarvik est le fils d’un peintre spécialiste de Rosemåling, un style décoratif local caractérisé par l’emploi de motifs floraux, auquel il est initié dès son plus jeune âge. Talentueux, il est envoyé étudier à Bergen où il acquiert une solide maîtrise du dessin avant de découvrir les œuvres d’Ole Olsen Moene qui l’incitent à se consacrer principalement à la sculpture sur bois. Après plusieurs années de pratique, sa rencontre décisive avec Henrik Grosch, futur directeur du musée des arts décoratifs de Kristiania (actuelle Oslo) marque un tournant. En 1886, il retourne dans sa ville natale pour y fonder un atelier qui devient rapidement un pôle de formation pour jeunes artisans et un laboratoire au sein duquel il développe un langage formel singulier fondé sur la synthèse entre traditions autochtones et courants européens contemporains, comme l’Art Nouveau ou le romantisme historique. Son œuvre, essentiellement composée de meubles sculptés, de petits objets décoratifs, de boiseries et de projets architecturaux, se caractérise par une ornementation foisonnante et symbolique où fourmillent motifs zoomorphes, entrelacs végétaux et formules runiques. Cette iconographie, visant à réactiver un imaginaire norrois ancestral, s’inscrit dans une démarche de reconstruction identitaire à une époque où la Norvège, encore unie à la Suède, nourrit de fortes aspirations à l’indépendance et cherche à se démarquer par tous les moyens. Son travail se distingue également par la virtuosité de son exécution : finesse des incisions, usage mesuré de la polychromie et recherche d’unité formelle, chaque élément décoratif étant pensé en cohérence avec la structure fonctionnelle de l’objet. À la fin des années 1890, Lars Kinsarvik atteint l’apogée de sa carrière. Ses créations lui valent de nombreuses commandes et un rayonnement international. Invité à participer à de nombreuses manifestations dans tout le pays, il représente également la Norvège aux Expositions Universelles de 1889 et de 1900 à Paris où son travail est admiré pour son originalité et salué comme symbole d’un art national authentique. Outre son activité de sculpteur sur bois, il joue également un rôle actif dans la vie intellectuelle norvégienne. Passionné de musique folklorique, auteur de poèmes et conférencier, il œuvre ainsi jusqu’à sa mort en 1917 à la valorisation de ce patrimoine culturel qui lui tient profondément à cœur. Notre fauteuil offre un parfait témoignage des talents de Lars Kinsarvik. Une pièce unique qui convoque un répertoire décoratif dragestil jusque dans les moindres détails – des entretoises aux montants du dossier – la dotant ainsi d’une aura mythologique, voire sacrée de « trône » viking. A cela s’ajoutent la vivacité des couleurs typiques du mobilier rural norvégien ainsi qu’une maîtrise saisissante du bas-relief qui achèvent de la rendre extraordinaire, et dans un état d’une fraîcheur remarquable pour une œuvre réalisée il y a plus de cent ans.
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