Léonard FOUJITA (Tsuguharu Foujita, dit) (1886-1968) - Lot 16

Lot 16
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Léonard FOUJITA (Tsuguharu Foujita, dit) (1886-1968) - Lot 16
Léonard FOUJITA (Tsuguharu Foujita, dit) (1886-1968) Mon intérieur à Paris Huile sur toile, signée et située en bas à gauche en japonais : «Tsugugi », et en français : « Foujita Mon intérieur à Paris », contresignée au dos sur la traverse du chassis Foujita… 27 x 35 cm Sur son châssis d’origine. Cette œuvre est accompagnée du certificat d’authenticité n° B21 15 H, délivré par Sylvie Buisson, en date 8 avril 1991. Provenance : - Collection privée, mention de la famille Rongier Bibliographie : - Reproduit dans le catalogue raisonné, Sylvie Buisson, Foujita, ACR Édition, 2001, sous le n° 21.15, p. 182 L’inscription manuscrite « Rongier », ajoutée par une main étrangère, attesterait de la provenance de l’œuvre et évoquerait une ancienne appartenance à la famille Rongier, peut-être Jeanne Rongier, peintre de l’école de Barbizon qui habitait à Montmartre dans les années 20 comme Foujita. Cette œuvre intimiste, réalisée en 1921, période phare de l’artiste, illustre l’harmonie entre les influences japonaises et occidentales qui caractérise son travail. La présentation de son atelier reflète son état intérieur. À gauche la pendule coucou qui indique l’heure est posée sur une armoire dont le contenant est caché par un tissu à carreaux rouges et blancs rappelant les nappes des bistrots parisiens. Au centre, des assiettes en faïence régionale polychrome sont exposées sur des étagères en bois ainsi que deux chandeliers, un vase au col évasé en verre de Venise, une cruche en terre cuite, un panier en osier, des tasses. Un porte-pipes est également accroché sur le mur. Sur le grand coffre en chêne de style rustique un pot à tabac en faïence décentré et trois croix en bois. À droite de la composition, deux chaises paillées rappelant la chambre à Auvers sur Oise de Van Gogh. Sommes-nous à la campagne ? Non, le titre est explicite : Mon intérieur à Paris, et plus précisément dans son atelier du 5, rue Delambre à Montparnasse. Elle reflète le monde intérieur de l’artiste japonais, installé en France depuis 1913, et permet de le considérer comme un maître dans le domaine de la nature morte. Pour sa composition, il a choisi des objets révélateurs du lien étroit qu’il a tissé entre l’Orient et l’Occident, de son attachement à la France et de sa passion de collectionneur d’objets symboles, qu’il peindra toute sa vie. À la fois acteurs et témoins, les bibelots chinés aux Puces, participent de la mythologie de son exil. Juxtaposés frontalement et symétriquement dans un ordre à la fois rigide et cocasse, ils illustrent les chapitres de la vie de l’artiste. Dans les années 1920, Foujita connaît déjà le succès à Paris, mais sa vie mondaine n’entamera jamais sa sérénité orientale et sa méditation sur le sens de la vie et de la mort. Au centre de son travail se retrouve son analyse de l’immanence des choses. Ces simples objets familiers, qui incarnent le dialogue de Foujita avec la vie et la mort, constituent une sorte d’autoportrait métaphysique de l’artiste. Foufou Tsuguharu Foujita (ce qui signifie « héritier de la paix ») est issu d’une famille cultivée et noble de samouraïs. Son rêve est de rejoindre l’Europe, et Paris en particulier, capitale des avant-gardes au début du XXe siècle. Après avoir obtenu son diplôme à l’École des beaux-arts de Tokyo, il gagne Paris en 1913. La Première Guerre mondiale éclate. Trois ans passent et Foujita, qui a travaillé à Londres, pose ses valises cité Falguière à Montparnasse. Rapidement, il se fait des amis dans ce microcosme bigarré et interlope : Apollinaire, Max Jacob, André Salmon, Blaise Cendrars, Braque, Zadkine, Modigliani, Soutine, Derain, Vlaminck, Marie Laurencin et tant d’autres. « Je suis bien tombé au milieu des meilleurs », conclura plus tard celui qu’on appelle « Foufou ». Influencé par Picasso, qu’il admire, Foujita ne renonce pas pour autant à son japonisme originel, qu’il cultive comme une singularité. Le succès ne se fait guère attendre. La galerie Chéron, rue La Boétie, le met sous contrat et organise sa première exposition personnelle en 1917. Ses peintures naïves et maniéristes, ses gouaches sur fond d’or intriguent et fascinent. Le prestigieux Salon d’Automne lui ouvre ses portes en 1919, et bientôt le Salon des Indépendants et le Salon des Tuileries. Dans les années 1920, il devient l’un des peintres les plus en vogue de l’École de Paris. Ses sujets de prédilection ? Les belles femmes et les chats, qu’il traite avec finesse. Son trait calligraphique rappelle la tradition japonaise dont il est issu. Foujita est alors amoureux de Youki (Lucie Badoud), sa première épouse. Elle le quittera bientôt pour le poète Robert Desnos. Suite de la fiche disponible sur le catalogue PDF
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