Victor Brauner (1903-1966) - Lot 19

Lot 19
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Victor Brauner (1903-1966) - Lot 19
Victor Brauner (1903-1966) Croissance, 1962 Huile sur toile, signée et datée en bas à droite 73 x 60 cm Un certificat d’authenticité de Monsieur Samy Kinge en date du 10 mai 2010 sera remis à l'acquéreur. Provenance : - Galerie le Point Cardinal - Galerie Brimaud - Collection particulière Victor Brauner, peintre surréaliste d’origine roumaine naturalisé français, traverse les années 1960 dans une phase de profonde maturité artistique, où son œuvre devient plus ésotérique, symbolique et imprégnée de spiritualité. À cette époque, Brauner a déjà derrière lui une carrière bien établie. Il est reconnu dans les cercles surréalistes, même s’il a rompu officiellement avec le groupe d’André Breton en 1948. Tout comme Roberto Matta ou Simon Hantaï, Victor Brauner n'atteint la plénitude de son art qu'en sortant du Surréalisme, auquel il adhère pour son éthique et non pour son idéologie. Ce tableau, peint en 1962 probablement à Varengeville en Normandie où il s’est installé un an auparavant, fait partie d’un ensemble d’œuvres autour du thème de la fécondité créatrice, du mythe primitif des origines. Mélant formes évocatrices et aplats de couleur unifiés, la force onirique qui s’en dégage en fait un merveilleux exemple de ce monde étrange et fascinant, peuplé de créatures signifiantes et miroir d’un inconscient archaïque que Brauner n’a cessé de mettre au jour dans l’ensemble de son œuvre. Ce tableau de grande qualité fut présenté par la galerie du Point Cardinal, créée par Jean Hugues, galeriste, éditeur et libraire, dont l’exigence intellectuelle, la rigueur et la profonde passion pour l’art et la littérature sont reconnus de tous. Dans les années 1960, la palette s’assombrit ou devient plus sourde, mais reste vibrante par moments avec des couleurs terreuses, rouges profonds, bleus sombres, jaunes dorés. Les formes se simplifient, tendent à l’archaïsme, parfois au hiératisme. C'est aussi le temps de la reconnaissance. Breton lui consacre un texte important, Entre chien et loup, dans la revue « Cahiers d’art » en 1946 (ce qui ne l’empêchera pas de l’exclure du groupe, deux ans plus tard…). Il expose chez Pierre Loeb à Paris et chez Alexandre Iolas à New York. Et sa notoriété s’accroît au point qu’il représentera la France à la Biennale de Venise en 1966, l’année de sa mort. Nous retrouvons dans Croissance la plupart des motifs récurrents de l'artiste : • La silhouette androgyno-mythologique, simplifiée à l’extrême, presque flottante. • L’œil unique (ou ses variantes), souvent lié à sa propre blessure passée mais aussi à des concepts de vision intérieure ou de connaissance ésotérique. • L’oiseau, motif fréquent chez Brauner, souvent porteur de message ou d’élévation spirituelle. • La palette est sobre mais dense, avec des contrastes mats et une texture qui semble presque minérale. Ce type de composition évoque l’idée d’un langage codé, comme s’il peignait des hiéroglyphes d’un monde intérieur, un peu comme Miró mais avec une gravité plus mystique.
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